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31/01/2022

Assistant Social à l'ARISSE

Assistant Social à l'ARISSE

Des assistants et assistantes de service social de l’ARISSE ont accepté de témoigner de leur métier et de leur quotidien dans notre association : Laurent CHAMBALLON du CTJ Henri Duchêne à Jouy en Josas, Justine DUVIVIER du SESSAD ATESSS de Champs sur Marne. Ainsi que l'assistante de service social du CMPP de Marly le Roi.

 Le Diplôme d’État d’Assistant de Service Social (DEASS) se prépare en 3 ans dans des écoles agréées et totalise 12 mois de stage pratique en alternance.

  • Ce métier nécessite de savoir prendre du recul, de ne pas craindre les situations touchantes et difficiles.
  • Parmi les qualités requises pour exercer ce métier, le sens du contact et de l’écoute semblent essentiels. Il s’agit aussi de faire preuve de tact, de diplomatie, de patience et de discrétion. Un travailleur social est tenu au secret professionnel.

 Laurent CHAMBALLON est assistant de service social au CTJ :

« Ma fonction au CTJ, en poste depuis 2001, est assez atypique. Je suis l’interface, entre soin et scolarité, entre les écoles, les référents scolaires, le CMPP, le CMP, et le CTJ. Tous les enfants du CTJ vont à l’école, que ce soit en maternelle, en primaire ou au collège, en milieu ordinaire ou spécialisé. Je fais le lien entre ces établissements, et suis très souvent à l’extérieur, en rendez-vous réguliers avec tous nos partenaires scolaires car je participe à toutes les réunions d’équipes éducatives, parfois accompagné de la psychologue et de l’éducateur(trice) référent(e).

Ce travail de co-construction avec les écoles apparait essentiel dans la prise en charge de ces enfants. La Loi de 2005 a favorisé de façon forte cette dynamique de relations entre notre établissement et les écoles. En lien avec les familles, je les rencontre pour les aider à instruire leurs dossiers administratifs qui concernent leur enfant et j’assure le lien avec la MDPH ou d’autres services (ASE, municipalités, …).

Il y a une très grande polyvalence d’activités dans mon métier, avec une grande variété de liens et de contacts. Nous avons la chance d’avoir créé un partenariat exclusif, en 2008, avec l’école Mousseau de Jouy-en-Josas, qui a donné naissance à une classe Ulis au sein de cette école.

En 2021, cette classe Ulis s’est transformée en Unité d’Enseignement Externalisé du CTJ, par l’élaboration d’une nouvelle convention signée par le CTJ, la mairie de Jouy-en-Josas, l’Education Nationale ainsi que la délégation départementale de l’ARS. 

L’enseignant et l’AESH collective qui y travaillent depuis toujours sont des collègues à part entière et nous les rencontrons chaque semaine pour faire un point sur chacun des enfants qui fréquente leur classe.

Au CMPP de Marly le roi, l''assistante de service social insiste sur l’intérêt de ce métier multiple : il y a le contact humain bien sûr, mais aussi les histoires familiales qui émergent avec des familles souvent très touchantes.

Il faut arriver à garder la bonne distance tout en conservant empathie, écoute, et attention.

Au CMPP les enfants sont majoritairement adressés par le milieu scolaire, qui fait souvent pression en contactant directement le CMPP pour obtenir des informations.
Le cadre légal du CMPP se doit de respecter le secret médical. Or, les familles qui ressentent une pression du milieu scolaire à consulter le CMPP peuvent mal percevoir et mal interpréter ce lien écoles/CMPP.
Cela demande une grande vigileance, attention, écoute vis à vis des familles.

  Comment se passe le suivi au CMPP de Marly le Roi ?

- Les familles contactent le CMPP, adressées par la PMI, l’école ou le médecin ou de leur propre initiative.

- Le secrétariat prend la demande et de façon systématique, la famille doit écrire un mail au médecin directeur qui dirige le CMPP.

- Le médecin directeur apporte une réponse à ce mail en donnant des informations relatives au fonctionnement du CMPP et sur le délai d’attente.

- La famille est alors systématiquement reçue en première intention par un consultant, pédopsychiatre ou psychologue pour une évaluation globale des difficultés de l’enfant, du jeune.

- La réalisation de bilan est souvent nécessaire.

- Puis, l’enfant ou le jeune soit passe en liste d’attente, soit commence sa prise en charge avec la réalisation d’un bilan.

- C’est le même consultant qui va ensuite suivre l’enfant et réévaluer les soins de l’enfant/du jeune tout au long de sa prise en charge.

- S’il y a besoin de thérapie c’est un autre praticien du CMPP qui s’en charge, praticien qui peut ponctuellement rencontrer la famille afin que l’enfant puisse avoir, en thérapie, un interlocuteur « neutre ».

Justine DUVIVIER travaille en tant qu’assistante sociale au SESSAD ATESSS depuis 6 ans.

Elle conçoit son métier d’accompagnement des enfants et des familles comme un véritable « bricolage inventif », propre à chacun, à chaque situation, pour construire son parcours, dans une relation de confiance à construire. C’est un métier « pivot » dans lequel on ne travaille jamais seule, le travail d’équipe, en complémentarité, est essentiel.

 Elle coordonne les partenaires (IME, Sécurité Sociale, écoles…), fait le lien dans l’équipe autour de la famille, joue le rôle de médiateur entre les familles et les structures partenaires (CAF, MDPH…) : elle aide les familles à initier les liens avec ces structures afin de pouvoir être autonomes.

 Pour elle : « Les capacités d’adaptation et au travail en équipe, l’aptitude aux contacts et à tisser des liens, l’écoute, l’empathie, sont des qualités nécessaires à une assistance sociale. Il faut aussi être capable de prendre du recul et de faire preuve d’un esprit de synthèse. Une importante partie de notre travail repose sur des productions écrites. Quand on accueille au SESSAD un nouvel enfant, je suis toujours présente au premier entretien

Puis ma présence aux entretiens suivants dépend des besoins des familles, et si nécessaire j’interviens à leur domicile. Pour d’autres familles je n’interviens pas du tout, ou de loin, sur des besoins ponctuels, par exemple pour une présence à l’école. Tout dépend de leurs besoins. Je propose un soutien à la parentalité, un soutien à l’orientation, un soutien pour la mise en place des soins, ainsi qu’un travail éducatif. Finalement j’accompagne le projet de vie de l’enfant dans sa globalité. Quant à nos liens avec les structures sociales, familiales, de santé et d’éducation, ils sont permanents et essentiels. ».

 Elle a monté avec ses collègues du SESSAD un groupe de parole en proposant à plusieurs parents de se réunir sur une thématique de réflexion.

 Les ateliers parents/enfants, également proposés au SESSAD rencontrent beaucoup de succès. Le principe est de proposer aux familles de se retrouver entre elles et avec les enfants, sans encadrement du SESSAD qui ne fait qu’organiser sans effectivement être directif, et permettre la rencontre, souvent en extérieur.

  Quelles évolutions à venir dans ce métier ?

 Pour Justine DUVIVIER, il y a tellement de facettes nombreuses dans ce métier d’AS. « Malheureusement aujourd’hui nous sommes de moins en moins nombreux à exercer ce métier. Le travail est de plus en plus éclaté, dispatché, et tend vers un métier qui ne serait plus que de la coordination. Or il y a tant d’aspects importants dans ce métier à préserver : la veille sociale et juridique, le secret professionnel, les visites au domicile de la famille … »

Quelles adaptations pendant les confinements et crise sanitaire ?

 Pour Justine DUVIVIER, il y a eu du positif même si un entretien téléphonique ne remplacera jamais le présentiel. Cette période a permis de recréer des liens avec certaines familles.

Le côté informel a été très bien vécu. « On sortait du cadre habituel, et cela permettait d’échanger librement, réciproquement, sur nos vies, nos soucis, nos difficultés de garde d’enfants, nos quotidiens chamboulés… » Le lien se crée aussi en dehors de l’officiel et du cadre habituel. Pour certaines familles, avant la crise sanitaire, le lien SESSAD était très banalisé. Le confinement est venu tout bousculer.

Certains enfants sont, étonnamment, revenus très apaisés.

Des familles ont indiqué qu’ils avaient redécouvert leur enfant avec lequel ils avaient pris du temps. Des enfants sont revenus lecteurs et ne l’étaient pas avant.  

 Merci à Laurent CHAMBALLON, Justine DUVIVIER et les équipes du CMPP de Marly le Roi pour leurs témoignages et participation.